« Le ronflement chronique ne doit plus être traité comme un phénomène normal, un objet de dérision ou la cause assez fréquente d'une mésentente conjugale. Il s'agit en réalité d'une asphyxie chronique, d'autant plus sévère que le bruit émis est plus intense, et dont les conséquences physio-pathologiques multiples paraissent si évidentes que ce symptôme pourtant bien banal doit maintenant être considéré comme une véritable maladie. »

 

 

La plupart des gens savent que le ronflement est souvent en rapport avec des problèmes respiratoires durant le sommeil. Ces problèmes surviennent notamment lorsque les muscles de l'arrière-gorge, du palais, de la luette et de la langue, se relâchent pendant le sommeil profond et vibrent bruyamment au passage de l'air durant l'inspiration. Le passage de l'air est d'autant plus limité quand la luette et le voile du palais sont plus relâchés et volumineux. Si la personne qui ronfle présente également un problème de congestion nasale, l'air aura encore plus de difficultés à passer dans les voies respiratoires, ce qui ne fera qu'intensifier le ronflement et donc la nuisance sonore pour son entourage.
Sur le plan social, le ronflement est une gêne qui peut détruire un couple, obligeant les conjoints à "faire chambre à part", entraînant une irritation croissante de l'entourage et rendant les voyages et les vacances souvent infernales.
Mais c'est surtout le retentissement du ronflement sur l'architecture du sommeil qui doit préoccuper, lorsque l'on présente un sommeil de moins en moins réparateur, voire même pathologique, avec des apnées du sommeil.


CONSÉQUENCES DU RONFLEMENT
Les conséquences concernent essentiellement l'entourage qui est gêné par l'intensité du ronflement. Il est rare que le ronflement isolé gène le ronfleur.
Cependant le ronflement peut être associé à des pauses respiratoires et ainsi être le signal d'alarme d'une maladie dénommée le " Syndrome d'Apnées du Sommeil ".

Une apnée du sommeil signifie que l'on s'arrête de respirer durant son sommeil durant plus de dix secondes. Il existe deux types d'apnées : les apnées obstructives et les apnées centrales.


1- L'apnée obstructive
Le syndrome d'apnée du sommeil est diagnostiqué par des épisodes répétés d'arrêts respiratoires venant interrompre les ronflements et inquiétant le conjoint, qui pense que le ronfleur est en train de s'étouffer ou de s'asphyxier.
Pendant une apnée obstructive du sommeil, les parois de l'arrière-gorge se rejoignent, entraînant une fermeture complète du passage de l'air.
L'oxygène contenu dans l'air inspiré ne peut alors pas rejoindre les poumons, puis passer dans le sang.
Le sang est donc moins oxygéné, ce qui peut être grave si ces épisodes durent plus de dix secondes et surviennent fréquemment. Dans ces cas, l'effet cumulatif de ces épisodes d'arrêts respiratoires entraîne une mauvaise oxygénation du cerveau, ce qui oblige le ronfleur à rester en sommeil léger, afin de garder un passage de l'air suffisant.
Le ronfleur ne peut donc pas récupérer suffisamment durant son sommeil, ce qui lui provoquera une tendance à la somnolence durant la journée et un mauvais rendement au travail.


2- L'apnée centrale
Moins fréquente, ce type d'apnée survient lorsque la commande du cerveau pour la respiration est déficiente.

Les conséquences

Souvent insidieuses les apnées répétées entraînent des conséquences sur l’ensemble de l’organisme.
En effet, la désaturation en oxygène, c'est-à-dire la chute du taux d'oxygène sanguin, est la cause ou contribue à l'apparition de: l'hypertension artérielle, d'accidents vasculaires, d'infarctus du myocarde ou de troubles du rythme cardiaque,
La fatigue chronique induite par l’absence de sommeil réparateur induit  parfois une  tendance dépressive ou de problèmes sexuels avec baisse de libido.
La tendance à la somnolence et la fatigue causées par l'apnée du sommeil entraîne des pertes de mémoire et des problèmes de manque de concentration.


Les symptômes
Il s'agit surtout de la somnolence dans la journée, parfois même au volant, de ronflements très sonores et irréguliers, de fatigue et de maux de tête matinaux, d'irritabilité au lever, de pertes de mémoire, de manque de concentration, de réveils nocturnes fréquents, souvent pour aller uriner, d'obésité et d'hypertension artérielle.

QUE FAIRE ?
Il faut consulter un Oto-Rhino-Laryngologiste (ORL) qui fera le diagnostic clinique. Il déterminera le site de l'obstruction responsable de l'apnée et décidera si une étude du sommeil s'impose, soit par appareil portable d'enregistrement du sommeil, soit dans un laboratoire du sommeil, où l'on dormira durant toute une nuit. Ces techniques d'enregistrement se font à l'aide de capteurs qui permettent d'étudier l'architecture du sommeil, soit : la respiration nocturne, le rythme cardiaque, le bruit des ronflements et le taux d'oxygène dans le sang. Les données ainsi enregistrées permettront ensuite de déterminer le degré de gravité du "Syndrome d'apnées du sommeil" et le type de traitement à proposer.

 

1- Il faut corriger les facteurs prédisposants

  • Contrôle du poids corporel
  • Éviter de prendre de l'alcool en soirée
  • Éviter le plus possible les somnifères
  • Éviter le tabagisme

2- Lorsqu'il s'agit d'un problème d'apnée du sommeil significatif
Le traitement proposé est par pression positive constante (CPAP). Il s'agit d'un petit appareil qui insuffle de l'air comprimé dans le nez à l'aide d'un masque nasal porté pendant la nuit. Ceci évite un affaissement des voies respiratoires supérieures et améliore considérablement la qualité du sommeil. Pour être efficace, le masque doit être porter en permanence toute la nuit.

 

3- Pour les problèmes de ronflement sans apnée du sommeil significative  
Le traitement vise à corriger le site anatomique responsable des bruits nocturnes (le palais et ou  Concernant le ronflement isolé, il pourra répondre (en plus des règles hygiéno-diététiques habituelles) soit à un traitement par radiofréquence, soit à un traitement chirurgical conventionnel.

Chirurgie du Ronflement (Dr F. Braccini)

Il faudra également s’intéresser à la ventilation nasale qui peut participer à la genèse d’un ronflement.

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