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      Le vertige est un symptôme plus rare chez l'entant que chez l'adulte, l'interrogatoire et l'examen en sont plus difficiles, les étiologies sont également différentes de celles de l'adulte, et si elles sont souvent bénignes, il faut toujours penser à une pathologie centrale, tout particulièrement tumorale, ce qui oblige à la plus grande rigueur dans les différentes étapes du diagnostic.
Nous envisagerons les principaux diagnostics selon leur expression clinique et leur fréquence de survenue chez l'enfant de moins de 15 ans.
Fréquence 2.5% de vertiges invalidants. 1/3 des enfants auraient déjà présentés un épisode de vertige.
Fréquence des étiologies bénignes : vertige paroxystique, migraine basilaire
2% de pathologie neuro centrale

    a-Rappel sur la maturation du système vestibulaire et des systèmes réflexes concourant à l’équilibre
        a.1.Embryologie
L’origine de l’oreille est repérable dès la 3° semaine sous forme d’un épaississement ectodermique (placode) dont l’invagination donnera la capsule otique (à partir du 23° jour)
A partir du 30° jour, les berges vont se refermer délimitant la vésicule otique puis se différencier en une série d’évaginations pour donner :
La région utriculosacculaire
Une extension tubulaire qui formera le canal endolymphatique
A 4 S ½, la portion de la vésicule connectée avec cette extension tubulaire est identifiable comme future portion vestibulaire du labyrinthe, vers la fin de la 6° semaine, 3 diverticules sont visibles qui donneront les 3 CSC. L’utricule et la saccule deviennent à ce moment deux structures bien distinctes. Le labyrinthe membraneux atteint sa configuration adulte définitive au bout  du 3° mois, la partie vestibulaire étant différenciée et mature avant la partie cochléaire.
Vers la 7 ° semaine, un épaississement épithélial est retrouvé dans l’utricule et le saccule. Puis le même type d’épaississement épithélial se produit dans les extrémités ampullaires des 3 canaux vers 8 semaines.
L’ossification débute vers le 3° mois, à partir d’un système complexe de 14 points d’ossification enchondrale.
Le labyrinthe vestibulaire  fonctionne avant la naissance. La myelinisation du système stato acoustique débute vers 7/8 mois de la vie fœtale.. Elle atteint le colliculus inférieur au moment de la naissance. Il en est de même pour les systèmes oculomoteurs et l’arc vestibulo-oculaire.
Le système visuel débute sa myelinisation à la naissance celle ci se terminant vers 3 mois. Par contre le système réticulé effectue sa myelinisation beaucoup plus tardivement pour ne l’achever que vers la puberté.
A la naissance le système vestibulaire périphérique est mature. Le nystagmus vestibulaire peut être observé. Le nystagmus optocinétique est mis en évidence deux semaines après l’ouverture des yeux.
Avant un an les saccades oculaires sont hypométriques et exécutées en 3 ou 4 parties. Vers 1 an les saccades apparaissent normales mais leur latence est importante (environ 500 ms pour 250 ms chez l’adulte)

        a.2.Diagnostic clinique
L’interrogatoire
Date de survenue
La durée la fréquence des crises
Les conséquences (chute ?)
Les circonstances déclenchantes : immobile ou actif ? mouvement ?
Mouvements anormaux, pdc, torticolis ?
Céphalées signes auditifs ? signes digestifs neurovégétatifs ?
Antécédents :
Migraines épilepsie, TC, mal des transports
Médicaments
Antécédents familiaux migraineux et neurologiques

        
        a.3.L’examen clinique
Les signes d’atteinte centrale
- La poursuite oculaire
- Le contrôle visuel du nystagmus vestibulaire
- La recherche d’un nystagmus de type central
- La recherche d’un gaze nystagmus
- La recherche d’un nystagmus spontané
- L’étude du contrôle postural

La poursuite oculaire
Vers 1 mois la poursuite est obtenue mais la vitesse ne doit pas être > 10°/sec. A partir d’un an la poursuite oculaire est bien souple et régulière sans saccade.

Le contrôle visuel du nystagmus vestibulaire
Test du clown tournant
En cas d’anomalies cérébelleuse ou d’immaturité il persiste un nystagmus.

La recherche d’un nystagmus de type central
On allonge l’enfant sur le côté sans effectuer de rotation cervicale et on lui demande de fixer un petit objet.
S’il existe un problème neurologique on retrouve un nystagmus durable (plus de 2 minutes), agéotropique (en décubitus latéral gauche, la phase rapide bat à droite et inversement), non accompagné de vertige. Ce signe est pathognomonique d’une l ésion de la fosse postérieure.

La recherche d’un gaze nystagmus
La recherche d’un nystagmus spontané (VNG ou Frenzel)

L’étude du contrôle postural
Test de l’adulte mais
Au cours des 4 premiers mois
Etude des réflexes archaïques :

- Epreuve du tiré assis : de la position couchée à la station assise en le tirant par les bras. Vers 2/3 mois il doit normalement ramener sa tête dans le plan du tronc
- Réflexe de rotation latérale de la tête : on tourne la tête du bébé couché sur le dos d’un côté : il enroule le corps de ce côté.
- Réflexe tonique symétrique du cou : si on suspend le bébé en laissant la tête retomber en arrière, on note une extension des deux bras avec flexion des jambes
- Réflexe tonique asymétrique du cou : le bébé étant couché sur le dos, on tourne sa tête d’un côté tout en maintenant le tronc : on observe une flexion des membres supérieurs et inférieur du côté de la rotation et une extension des membres de l’autre côté.
- Le réflexe de Moro : on soulève l’enfant par les mains pour le décoller légèrement du plan d‘ examen, puis on le laisse retomber : on observe alors un mouvement d’abduction large des bras, un écartement des doigts puis un mouvement d’adduction pour finir.

A partir de 6 mois
- Les réflexes de redressement : si on soulève l’enfant en décubitus ventral en l’empaumant sous le ventre, on note un redressement de la tête et du cou avec extension de la jambe ;
- La réaction du parachute : l’examinateur prend l’enfant contre lui (dos de l’enfant contre sa poitrine) et bascule le tronc en avant : on obtient un redressement de la tête avec extension des bras.

A partir d’un an
L’effet des changements de position,
L’activité spontanée de l’enfant, la marche.

Finir par un examen ORL complet et neurologique
Examens paracliniques
Les épreuves vestibulaires
L’épreuve vestibulaire calorique
La VNG

- Pendule : le résultat habituel est la production d’un nystagmus de grande amplitude, de fréquence faible, grands mouvements toniques à chaque inversion. La fréquence atteint celle de l’adulte à 10-12ans et l’amplitude diminue jusqu’à 10 ans.
- Fixation oculaire
- Epreuve optocinétique : maturation des voies optiques. Symétriques à 5 mois.
- Saccades

Enregistrement posturographique (à partir de 7 ans)
Les explorations audiologiques.

- Impédancemétrie
- Audiométrie
- PEAP

Explorations neurologiques
EEG

Examens radiologiques
Diagnostic étiologique
Vers une origine organique

- En cours de crise, des signes de peur, pâleur, sueurs, nausées vomissements 
- Altération objective de l’équilibre, ataxie chute ;
- Altération de la conscience, PDC 
- Crises convulsives, mouvements anormaux ;
- Inclinaison ou rotation de la tête ou du cou (torticolis paroxystique)

Il est important d'apprécier la durée de chaque crise qui est un élément important d'orientation diagnostique

    b-Les crises de vertiges récidivantes
        b.1. sans signes auditifs
            b.1.a.Vertiges et migraines
25 à 28 % des étiologies de l'enfant c'est-à-dire la cause la plus fréquente. Pour la classification et les critères diagnostiques, nous nous référons à celle de l'International Headache Society, mise à jour en 1988.

Du point. de vue clinique, il s'agit d'une illusion rotatoire, de durée brève, quelques minutes, avec souvent un éblouissement et des céphalées, pas toujours pulsatiles comme on les décrit dans la migraine commune. Les nausées, les vomissements et l'instabilité associés sont fréquents.
La crise vertigineuse peut survenir pendant l'aura migraineuse, le plus souvent pendant la crise douloureuse, néanmoins, les vertiges peuvent se produire en dehors des épisodes migraineux rendant le diagnostic plus difficile.

Le syndrome périodique de l’enfance est considéré comme un précurseur, peut aussi être associé aux épisodes migraineux ou aux vertiges. Il se traduit par des douleurs abdominales, des torticolis spasmodiques, ou des vomissements périodiques.
Dans la majorité des cas l'interrogatoire retrouve une histoire familiale de migraine, et en dehors des crises, l'examen clinique, nystamographique ainsi que l'électroencéphalogramme sont normaux.

Du point de vue étiopathogénique,

Les migraines basilaires

Du point de vue clinique, il s'agit d'une grande crise vertigineuse rotatoire avec ataxie, qui s'accompagne souvent de manifestations visuelles de type diplopie, ou d'atteinte d'un nerf crânien, ou d'une hémi ou paraplégie, ou d'un trouble de la conscience toujours suivi d'une céphalée très intense, le plus souvent occipitale. Décrite la première fois en 1961, elle a été bien authentifiée, et étudiée depuis. Il s'agit en général d'une adolescente avec histoire familiale de migraine constante.

L'étiopathogénie, c'est en faveur d'une vasoconstriction dans le territoire vertébro-basilaire et l'évolution se fait vers une amélioration spontanée avec l'âge, et vers le passage fréquent à d'autres formes de migraines. Les crises deviennent peu fréquentes avec le temps et les complications à type d'accident vasculaire sont rares. Le scanner sera réalisé systématiquement à la recherche d'une lésion ischémique ou tumorale, mais est toujours négatif dans le cas des migraines basilaires.
L'électroencéphalogramrne est également normal, les signes centraux restent exceptionnels Le traitement à base de bêtabloquants à faible dose donne souvent de bons résultats.

            b.1.b.Le vertige paroxystique de l'enfant
11 et 13 % des étiologies de vertige de l'enfant.

Du point de vue clinique, il se caractérise par des épisodes rotatoires de durée très brève, quelques secondes à une minute, survenant de manière fréquente avec souvent déséquilibre, anxiété et nystagmus pouvant être visualisés par l'entourage. Les nausées et les vomissements accompagnent fréquemment ces vertiges brefs. Les signes auditifs sont absents.
Cela touche en général l'enfant entre (18 mois)3 et 6 ans, et exceptionnellement au-delà de 10 ans.
Il n'y a pas de céphalée pendant la crise, pas de perte de connaissance, et ici encore, on retrouve une histoire de migraine familiale dans 2/3 des cas.

Du point de vue étiopathogénique, ces vertiges sont associés à un équivalent migraineux et représentent, dans la classification internationale des céphalées de l'enfant, une entité à part entière.

Du point de vue évolutif le plus souvent, il y aura une disparition spontanée en quelques années de ces manifestations, la plupart des enfants auront avec le temps des épisodes migraineux.
On notera le caractère anxieux de ces enfants, les circonstances de survenue, souvent une période difficile de la vie, et dans la majorité des cas l'examen clinique, l'audiogramme, l’électronystagmographie et l'électroencéphalogramme seront normaux. Il s'agit donc d'un diagnostic d'exclusion.

Le torticolis paroxystique (recherche RGO) de l'enfant est, dans la classification internationale des migraines, associé au vertige paroxystique.
Surveillance audition car évolution +/- ménière.

            b.1.c.L'épilepsie
L'épilepsie vestibulaire est une cause rare de vertige de l'enfant. Il est fréquemment ressenti comme une sensation brusque de déséquilibre, avec vertige soit rotatoire, soit linéaire, accompagné le plus souvent par une rotation incontrôlable du corps, ou de la tête, et une rotation des yeux, ce qui le différencie des autres vertiges.
Néanmoins, des nausées, des acouphènes, des paresthésies peuvent précéder ou accompagner le vertige.
Il faut distinguer l'épilepsie «vestibulogénique», occasionnelle qui est une crise d'épilepsie provoquée par une stimulation vestibulaire (soit à l'épreuve calorique, soit à la rotation du corps). Dans ce cas, le vertige est un signe atypique complexe rapidement généralisé au sein de manifestations toniques et cloniques.
Surdosage médicamenteux (tégretol, dihydan)

        b.2. Avec signes auditifs
            b.2.a.Les fistules périlymphatiques
Leur fréquence de survenue est différemment évaluée selon les équipes.

D'un point de vue clinique, il s'agit le plus souvent d'une hypoacousie qui peut être soit progressive, soit fluctuante, plus rarement brusque, s'accompagnant de vertiges survenant par accès. il est rare que les vertiges surviennent isolément ou qu'ils soient l'élément dominant du motif de consultation.

Du point de vueétiopathogénique, les fistules labyrinthiques sont une communication anormale entre l'oreille moyenne et l'oreille interne avec en principe fuite de liquide périlymphatique. Elles peuvent être acquises ou congénitales. Acquises, l'origine est soit traumatique chirurgicale, soit barotraumatisme, ou par érosion en cas de cholestéatome. Les fistules congénitales sont associées, à une anomalie de l'os temporal, ou à une malformation de Mondini, ou encore à des crânio-sinostoses, mais également à des malformations mineures de l'oreille moyenne.
En effet, Weber et Bluestone ont montré leur extrême fréquence, lors de tympa­notomies exploratrices réalisées chez l'enfant devant les symptômes suscités évocateurs de fistule labyrinthique.
Ainsi, le scanner à haute résolution, a révélé une malformation mineure de l'oreille moyenne dans 81,2% des cas, le plus souvent au niveau de la platine de l'étrier, mais également au niveau de la fenêtre ronde ou de l'enclume.
Bien qu'il existe encore un grand scepticisme quant à la présence de ces fistules en peropératoîre et leur lien direct avec la symptomatologie, l'apport du scanner haute résolution, ainsi que les résultats postopératoires redonnent de l'intérêt à ce diagnostic.

            b.2.b.La maladie de Ménière
Rare chez l'enfant, moins de 3 % des cas de vertiges de l'enfant, elle survient alors chez des pré-adolescents ou adolescents (après 10 ans).
Le diagnostic, comme chez l'adulte, est avant tout clinique, avec la triade symp­tomatique associant vertiges paroxystiques, surdité fluctuante sur les fréquences graves et bourdonnements.
La durée de la crise vertigineuse est au minimum d'un quart d'heure, souvent plusieurs heures, ce qui la différencie des étiologies précédentes.
Hausier, Toupet, Ojudetti et Bassères ont réuni, en 1987, 14 cas de maladie de Ménière de l'enfant, 9 cas idiopathiques, 5 cas secondaires à une méningite à Hemophilus influenzae, une fracture du rocher; un cas d'oreillons, ou malformation de l'oreille interne.

            b.2.c.Les problèmes psychologiques
Les crises de panique ou d'hyperventilation peuvent entraîner des épisodes répétés que la famille ou l'enfant appellent vertige, et qui sont en réalité des malaises associés à des nausées, des palpitations, pâleurs, oppression et respiration très courte. Il s'agit en général d'enfants anxieux avec une histoire familiale de spasmophilie ou d'anxieté.
Les critères diagnostiques peuvent être trouvés clans l'American Psychiatrie Association dans le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder (DSM­3-R). L'ensemble des examens cliniques, paracliniques seront normaux. Le traitement inclut une éducation de l'enfant à une approche différente du stress et éventuellernent des médications et un support psychothérapique.

            b.2.d.Le vertige positionnel paroxystique bénin
Très fréquent chez l'adulte, il représente seulement 2 à 3 % des étiologies des vertiges de l'enfant (Toupet).
C'est grâce à la manoeuvre de Dix et Hallpike que le diagnostic est porté, mettant en évidence un nystagmus géotropique, survenant avec un temps de latence et de durée brève.
Le traitement se fera par la manoeuvre libératoire avec d'excellents résultats comme chez l'adulte.

            b.2.e.Atteintes de l’oreille moyenne (20%)
Recherche otite séreuse, dysfonction tubaire, OMA et OMC donc otoscopie et tympanométrie

            b.2.f.La grande crise vertigineuse
Il s'agit d'un épisode aigu de vertige, pouvant durer plusieurs jours. Par ordre de fréquence, on évoque chez l'enfant : la névrite vestibulaire, la labyrinthite, le vertige d'origine traumatique, le vertige positionnel central, ou la maladie démyéli­nisante.

            b.2.g.La névrite vestibulaire
Elle se présente comme chez l'adulte par une grande crise aigué de vertige, accompagnée de signes neurovégétatifs, sans surdité ni acouphènes. Celle-ci dure 3 à 4 Jours, puis s'installe une instabilité qui va s'estomper progressivement.
Cette récupération de l'équilibre passe par une compensation centrale du déficit vestibulaire. Elle est plus rapide chez l'enfant que chez l'adulte.
L'examen vestibulaire, durant les premiers jours est très évocateur, avec un nys­tagmus de degré III, et une aréflexie unilatérale à l'épreuve calorique ou une prépondérance totale du côté opposée à la lésion.
Dans 60 % des cas chez l'enfant, le vertige serait précédé d'une banale atteinte rhi­nopharyngée .
L'incidence des névrites chez l'enfant est faible, de 5 à 11 % des vertiges.
Le diagnostic différentiel à évoquer, bien qu'exceptionnel chez l'enfant, est l'accident vasculaire : dissection de l'artère vertébrale, ou maladie de Wallenberg chez les grands enfants .

            b.2.h.La labyrinthite
8% des cas dans notre expérience. Il faut distinguer les labyrinthites séreuses et les labyrinthites aiguës suppurées.

Dans les labyrinthites séreuses
Le signe d'appel est une surdité, soit aiguë., soit fluctuante, soit progressive associée à des manifestations vertigineuses souvent minimes, chez un enfant présentant une otite séromuqueuse (Bluestone.). Chez le tout-petit, des maladresses, des chutes, des trébuchements, doivent alterner avec la persistance de la surdité. L’ENG confirme l'atteinte vestibulaire dans 71 % des cas. La porte d'entrée habituelle est la fenêtre ronde, mais l'infection peut également venir de l'antre mastoïdien, de la pyramide pétreuse ou résulter d'une bactériémie.
Au cours d’une labyrinthite séreuse, il faut traiter le caractère inflammatoire de l'oreille, et mettre en place un drain transtympanique qui améliore rapidement les signes, en libérant les épanchements. La persistance des symptômes doit conduire à une tympanotomie exploratrice et à rechercher une fistule labyrinthique.

Dans les formes de labyrinthites aiguës suppurées
Le vertige est intense rotatoire, s'installe en quelques heures et s'accompagne d'une baisse d'audition avec nausées et vomissements chez l’enfant présentant une otite moyenne aigué, ou au cours de la surinfection d'une otite chronique.
La perte d'audition est sévère d'emblée, les signes vestibulaires sont de type irritatif au début, puis le déficit vestibulaire s'aggrave et les signes s'inversent. C'est une complication grave, mais rare, de l'otite moyenne aigué. L’infection se propage à travers les liquides labyrinthiques, peut atteindre l'aqueduc cochléaire ou du vestibule, et les espaces sous-arachnoïdiens.
La labyrinthite aiguée suppurée peut être suivie d'une paralysie faciale, voire d'une méningite.
Outre une antibiothérapie ciblée, un traitement chirurgical pourra être rapidement indiqué en fonction du bilan radiologique.

            b.2.i.Le traumatisme crânien
Qu'il soit sévère ou mineur, le traumatisme crânien peut entraîner une grande crise de vertige rotatoire par différents mécanismes : déficit vestibulaire lors d'une fracture du rocher, vertige positionnel paroxystique bénin, parfois précédé d'un vertige otolithique ou vertige par contusion du tronc cérébral et plus particulièrement par atteinte des voies vestibulaires, ou vestibulo-cérébelleuses.
Les vertiges par fistule labyrinthique, ou hydrops endolymphatique, peuvent être immédiats, mais le plus souvent se produisent à distance du traumatisme.
Il est donc indispensable, d'examiner cliniquement et de pratiquer un bilan cochléo-vestibulaire instrumental, associé à un scanner crânien, à tout enfant ayant eu un traumatisme crânien, se plaignant ou non de vertiges.
Il faut également, devant tout enfant vertigineux, évoquer ce diagnostic, même si la notion de traumatisme n'est pas évidente chez le petit enfant.(otorragie, hémotympan, surdité de perception ipsilatérale, PFP)

            b.2.j.Le vertige positionnel central
Il s'agit d'un vertige rotatoire avec un nystagmus de type positionnel, une instabilité, qui peut démarrer par une crise aussi violente qu'un épisode labyrinthique périphérique. Cette forme sévère, qui initialement immobilise l'enfant, s'améliore graduellement en quelques semaines comme dans la névrite vestibulaire. Cela petit être retrouvé dans le cadre de tumeur ou d'hématome près du quatrième ventricu­le ou des noyaux vestibulaires. Si les voies vestibulaires centrales intéressées ne sont pas encore tout à fait connues, le site le plus typique de la lésion est la partie dorsolatérale du quatrième ventricule (Brandt). Ces étiologies restent exceptionnelles chez l'enfant.

            b.2.k.La maladie démyélinisante
La sclérose en plaques peut être à l'origine d'un vertige aigu, ou d'épisodes récidivants de déséquilibre, le vertige peut être le symptôme initial dans 5 à 12 % des cas de sclérose en plaques et l'incidence du vertige durant l'évolution de la maladie de 30 à 50 %. Dans la majorité des cas il s'agit d'adultes jeunes, mais cela peut se produire chez des adolescents.

        b.3.L'instabilité chronique
            b.3.a.La tumeur cérébrale
L'ataxie de l'enfant, surtout d'installation progressive, doit faire évoquer une pathologie cérébrale tumorale, voire de la fosse postérieure. L'association cépha­lées et troubles de l'équilibre est très évocatrice.

Il faut rechercher des signes vestibulaires centraux, une altération des potentiels évoqués auditifs et pratiquer une IRM endo-crânienne au gadolinium. Les neuro­fibromatoses, avec neurinome du VIII, mais aussi un astrocytome, un médullo­blastome, un épendymome, ou un cholestéatome primitif peuvent être retrouvés.

            b.3.b.Le déficit vestibulaire bilatéral
Lorsqu'il est congénital ou acquis dans la petite enfance, ce déficit peut passer inaperçu, tant la compensation centrale par les systèmes visuel et proprioceptif est rapide et efficace chez l'enfant. Il faut néanmoins, devant toute surdité bilatérale profonde chez un enfant, pré­voir un bilan vestibulaire instrumental pour apprécier la réflectivité vestibulaire.
Devant une instabilité acquise, avec hypo ou aréflexie bilatérale à l'épreuve calorique, il faut rechercher des antécédents ototoxiques, en particulier la prise d'ami­nosides avec la gentamycine, la quinine ou l'aspirine.
Enfin, l'utilisation chronique ou accidentelle de sédatifs, d'antiépileptiques, voire d'antidépresseurs, peut être à l'origine d'un trouble de l'équilibre.

            b.3.c.Les anomalies congénitales
Les malformations congénitales périphériques

La dysplasie de Mondini est caractérisée par une malformation osseuse et membraneuse de l'oreille interne avec typiquement une cochlée de petite taille, un organe vestibulaire et un nerf immature avec anomalie fréquente des canaux semi-circulaires qui sont parfois absents. La surdité est souvent progressive, l'instabilité peut passer inaperçue par compensation centrale, mais elle peut être révélée à l'occasion d'un traumatisme crânien ou d'un barotraumatisme.

Le syndrome du large aqueduc vestibulaire a été décrit par Valvasori en 1978, et se caractérise par une surdité d'aggravation progressive associée à des signes plus discrets d'instabilité. Cela commence tôt chez l'enfant, et est souvent associé à d'autres malformations de l'oreille interne.

La malformation de Scheibe est une malformation de la cochlée et du saccu­le, et les signes cochléovestibulaires sont souvent associés à des anomalies de pigmentation ainsi qu'à une hyperplasie de la racine du nez. Les signes cochléoves­tibulaires sont présents dans seulement 10 % des cas.

Le syndrome d'Usher se caractérise par une surdité bilatérale congénitale souvent sévère, associée à une rétinite pigmentaire. Il est considéré comme fréquent puisqu'il représente plus de la moitié des cas de surdité avec cécité. L'ataxie et le syndrome vestibulaire déficitaire sont extrêmement fréquents. Les études his­topathologiques montrent une dégénérescence de l'épithélium de l'utricule et du saccule, ainsi qu'une atteinte des fibres du nerf vestibulaire.

Les anomalies congénitales centrales
Le syndrome de Joubert
avec agénésie du vermis associe une importante ataxie, une arriération mentale, un nystagmus torsionnel et des saccades hypomé­triques.

L'atrophie ou hypoplasie vermienne: dès la naissance, on note une hypotonie, la poursuite oculaire est altérée, le nystagmus optocinétique diminué et un nys­tagmus à rebond peut être retrouvé.

L'ataxie cérébelleuse périodique familiale associée à l'ataxie, on note des épisodes de dysarthrie, de dyssymétrie saccadique. Des signes centraux, nystagmus à rebond, gaze-nystagmus, nystagmus vertical inférieur peuvent être aussi retrouvés.

            b.3.d.Les vertiges de l’enfant déficient auditif
Aréflexie vestibulaire bilatérale
Surdité unilatérale à cophose à des années plus tard à delayed endolymphatic hydrops

    c.Conclusion
Le vertige de l'enfant, s'il est un symptôme peu fréquent, peut, néanmoins être un symptôme d'appel d'une large pathologie périphérique ou centrale. L'interrogatoire minutieux de la famille, l' examen clinique oto-neurologique, patient et détaillé de l'enfant sont les éléments essentiels du diagnostic.
L'oculomotricité, l'indice de fixation oculaire, les PFA, et l'EEG, sont les principaux examens, à réaliser
Les vertiges avec migraines représentent 1/4des étiologies, et plus de 35 % si l'on y ajoute les vertiges paroxystiques de l'enfant. il faut savoir, bien que leur survenue soit moins fréquente, évoquer les fistules labyrinthiques, et rechercher une malformation mineure sur un scanner haute résolution. Il faut être très vigilant, à la recherche d'un signe vestibulaire central, même si les pathologies vasculaires.

 

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