Galerie Avant/Après








 


        L'intervention est réalisée au bloc opératoire. Nous décrivons ici la liposuccion en technique fermée ou closed-liposucion (13). La procédure est effectuée sous anesthésie locale en cas de geste isolé ou sous anesthésie générale en cas de lifting associé.
         Le repérage de la zone à aspirer est réalisé sur le patient en position assise. L'aire aspirée s'étend du bord inférieur de la mandibule en haut, à la fourchette sternale en bas et au bord antérieur du muscle sterno-cléïdo-mastoïdien en dehors. L'aspiration s'étend au-delà des limites a priori nécessaires, pour offrir à la rétraction cutanée un espace maximal (3). Le repérage du rameau mentonnier du nerf facial, par la palpation du pouls mentonnier, ne s'impose pas. En effet, l'aspiration est réalisée dans un plan plus superficiel. L’ensemble de la région est infiltré selon la procédure de Klein (14). Celle-ci associe une substance anesthésique de type lidocaïne, un vasoconstricteur adrénaliné et une grande quantité de sérum physiologique. Plusieurs injections dermiques sont réalisées, dans le plan sous-cutané. La lente distension tissulaire et la vasoconstriction liée à l'adrénaline créent un effet "garrot" au niveau du système artériolaire adipeux. La peau injectée blanchit. Les injections poursuivies de proche en proche permettent ainsi une véritable hydrodissection.
         Après 15 minutes d'attente, pour permettre une bonne action de la solution de Klein, 3 incisions sont faites à la lame de bistouri n°11 : une sous-mentale et 2 en sous-mandibulaire, en regard de l'angle de la mandibule. Certains se limitent à 2 incisions sous-mentales, en insistant sur cette région où il existe fréquemment un amas graisseux plus important (3).
         Le premier temps opératoire consiste en une tunnellisation sans aspiration, à l'aide de canules. Ces canules doivent présenter certaines caractéristiques (2) :

  1. non tranchantes, à bout mousse.
  2. solides et permettant une bonne tenue
  3. présentant un orifice en deçà de l'extrémité (1 à 2 cm), afin de ne pas aspirer la graisse immédiatement sous-dermique
  4. fixées au système d'aspiration par une connexion étanche
  5. de diamètre  3 mm. Ce calibre permet de  réduire les douleurs et d'assurer une meilleure exactitude du geste, évitant ainsi les irrégularités de surface. Il n'y a en effet pas de section des tractus fibreux qui attachent la peau au muscle, ce qui améliore la qualité du redrapage cutané. Enfin, leur pénétration par de petites incisions, est rendue plus facile, car le tissu fibro-adipeux offre peu de résistance.

La main opposée de l'opérateur doit tendre le tissu entre le pouce et l'index ou pincer ce tissu guidant ainsi le geste de la canule. Le mouvement doit être strictement antéro-postérieur, sans mouvement de faucille, à différents étages, donnant au tissu un aspect en "nid d'abeille". La tunnellisation est réalisée en éventails croisés à partir des 3 sites de pénétration.
Le second temps opératoire consiste en la lipoaspiration proprement dite. Elle doit être très soigneuse au niveau sous-mental et dégressive pour la branche horizontale de la mandibule. L'orifice de la canule doit être orienté vers la face profonde. Le système d'aspiration peut être soit une seringue verrouillée de 10 cc en aspiration, soit une aspiration électrique. Un soin particulier est pris en regard du rameau mentonnier du nerf facial. Une élasticité cutanée doit être conservée. Elle est vérifiée par des pincements et des tractions-relâchements de la peau.  Le liquide obtenu doit être jaunâtre (graisse), spumeux (aspiration) et fluide (hydrotomie). Les incisions sont suturées au fil de Prolène 6/0, retirés au 5ème jour. Nous terminons la lipoaspiration par l'utilisation d'une canule d'aspiration à bout distal de type Frazier, afin de majorer cette aspiration. Certains auteurs préconisent un drainage lymphatique manuel immédiat sur la table opératoire (15).
Une contention est réalisée par un bandage élastique pendant 48 heures, puis par une contention nocturne souple de type "Press-Lift Z médical" pendant 3 à 4semaines. Cette contention assure un massage permanent, que certaines équipes jugent néanmoins inutile (3). Une séance de drainage lymphatique tous les 2 jours est de plus conseillée pendant 15 jours. Nos prescriptions post-opératoires se limitent à un simple traitement antalgique (paracétamol) et à un complexe de micro nutrition favorisant l’élimination des oedèmes (cica derm®) (16). En outre, nous n'avons pas l'expérience de l'injection in situ en per-opératoire de corticoïdes, qui pourraient réduire le risque d'irrégularités cutanées (17).

Résultats
Les suites locales sont marquées par la présence d'œdème et d'ecchymoses pendant 5 à 7 jours. Ces dernières sont nettement diminuées par les prescriptions anti-oedémateuses pré et post-opératoires. Le  résultat s'installe progressivement en quelques semaines. L'aspect définitif est obtenu, à 3  mois. Il est stable dans le temps à poids égal.
Plusieurs types de complications peuvent survenir :

  • Les pigmentations qui finissent par s'estomper, à condition d'éviter les expositions solaires.
  • La création de fossettes ou sillons, résultant d'une tunnellisation trop agressive et superficielle.
  • Les micro-fanons cervicaux, sous la forme de petits plis disposés dans l'angle cervico-mentonnier, notamment à l'extension de la tête. Ils résultent d'un véritable déshabillage hypodermique, mettent à nu le platysma. Ils peuvent être prévenus en respectant une mince couche graisseuse, en orientant l'orifice des microcanules vers la profondeur. Leur correction, totale ou partielle, nécessite une remise en tension séparée du muscle et de la peau.
  • La perforation du platysma, en particulier chez le sujet âgé, où le muscle est atrophique.
  • La lésion des vaisseaux sous-platysmaux et du rameau mentonnier du nerf facial, prévenue en restant superficiel par rapport au platysma et prudent en regard de la branche horizontale de la mandibule. Mole rapporte 1 cas de paralysie du nerf mentonnier. Sa récupération a été complète en 1 mois.
  • Hypoesthésies transitoires de quelques mois.
  • Hématomes.
Dans notre expérience, nous n'avons pas eu de complications, mais des corrections insuffisantes (20 %) justifiant une reprise dans 5 %.
Sur une série consécutive de 100 patients ayant bénéficié de liposuccion nous avons été amené a reprendre sous anesthésie locale 5 patientes pour traiter des irrégularités ou compléter le geste.
 Le résultat était jugé (par les opérés) bon et satisfaisant en attente avec le projet initial sur le travail du cou, dans 80% des cas et jugé moyen dans 15% des cas.